100 articles
Parce que j’aime bien voir l’évolution que j’ai dans ma manière de bloguer et surtout pour me souvenir, un petit article sur comment je blogue maintenant. Promis les prochains ce sera tous les 100 articles
La dernière fois que je me suis interrogé c’était à l’occasion de mes premiers 50 articles. De l’eau est passé sous les ponts depuis (mais même pas 5 mois dans la réalité). A l’époque je me souviens que je me demandais si j’allais pas me faire caillasser pour prétendre que « je suis un blogueur » après 50 articles.
Cette idée a totalement disparu de mon esprit à présent. Je blogue, j’y pense souvent, j’y passe beaucoup de temps, assurément je suis un blogueur.
Les choses ont bien tourné enfin magnifiquement bien tourné. Je le fais avec plaisir, il y a du respect, des échanges respectueux et intéressants bref rien de nouveau sous le soleil de ce côté-là, pourvu que ça dure !
Ma façon de bloguer et d’écrire a par contre considérablement changé. Déjà je me suis lancé dans le projet du Journal du Hacker et j’ai eu « l’intelligence » de ne pas me lancer dans d’autres projets alors que l’envie y était. Je pense qu’il faut être responsable et bien conscient de ses limites. Je vais être père dans peu de temps, je préfère passer le temps qu’il me reste disponible sur un ou deux projets mais que ce soit efficace plutôt que m’éparpiller et gâcher de l’énergie dans de nombreux projets que je ne pourrais pas efficacement soutenir.
Je passe un temps de plus en plus important sur mes interactions sociales avec les autres. C’est dit d’une drôle de manière mais j’échange avec Carl sur le Journal du Hacker, je tape la discut un peu n’importe où et avec n’importe qui, je réponds aux commentaires, j’aide quand je peux. Tout ceci devient de plus en plus chronophage et diminue d’autant ma disponibilité pour écrire des articles. Je ne le regrette pas, je le constate. Je fais de l’humain moi. Mon but n’est pas GNU/Linux, le Libre, le Journal du Hacker, ça ce sont des moyens. La finalité c’est d’apporter quelque chose aux gens que ce soit une maîtrise des outils (libres, logiciels, GNU/Linux), une veille et des informations/réflexions sur les thèmes qui m’intéressent (notamment avec le Journal du Hacker et à travers mes articles), une écoute que j’espère attentive pour aider à reprendre le contrôle des outils informatiques et réfléchir sur le monde qui nous entoure. Quelque part comme on peut le voir, mes idées se sont précisées, dégrossies avec le temps. Je réfléchis aussi différemment.
J’étais dans l’instant au début, faire un article « pour réagir » car c’est « maintenant » qu’on parle de tel sujet brûlant. J’avais eu une conversation avec Augier qui m’avait dit que justement je n’en donnais pas l’impression. Oui mais si. A défaut d’être dans l’urgence je voulais réagir, donner mon avis, rebondir et profiter de ce sujet brûlant pour bloguer donc attirer du monde. Une sorte de scoring à mon niveau. Je me suis considérablement assagi, c’est presque totalement une idée effacée de mon esprit.
Plus le temps passe et plus je laisse passer du temps, c’est assez drôle. En fait j’ingurgite les idées mais je calme mes réactions, je les étouffe pour qu’elles restent silencieuses. D’autres articles et d’autres blogueurs donnent leurs idées ce qui vient enrichir les miennes que ça soit de nouveaux arguments ou pour donner tort à mes idées. Après quoi le processus est tout naturellement la digestion, les idées font leur chemin dans mon esprit, les choses se décantent, ça s’éclaircit, j’ai mon idée, mes arguments, quelques constatations, des liens. Il reste à écrire l’article mais j’ai la logique (le fil conducteur) qui se tient, les idées qui vont avec, les arguments à travers les liens collectés. C’est mon interprétation de « l’urgence de ralentir », de laisser du temps au temps.
On voit là-dessus l’énorme intérêt de la veille, collecter des informations, les lire, les trier, parfois les conserver, les digérer puis les recracher dans une forme intelligible, un article. Une certaine rationalisation se dégage, un processus avec des outils dédiés (FreshRSS et Journal du Hacker, Shaarli, ScrapBook pour ma part). Je fais ça de manière presque professionnelle.
Je pensais que j’allais tenir 1 ou 2 articles par semaine. J’ai très rapidement eu tort. Mes articles sont longs, en général fouillés, ils sont parfois même trop longs donc lourds. Les articles courts c’est pas mon truc, je prends mon temps, je suis exhaustif (peut-être trop), je suis dans l’explication, l’argumentation, il faut de la place, il faut du temps pour s’exprimer.
Je pense de plus en plus souvent à noter combien de temps je mets sur l’écriture d’un article mais dans mon cas ce serait difficile. Par exemple je me lance dans des articles techniques où je n’ai pas moi-même la solution, j’écris l’article au fur et à mesure de mes découvertes. J’ai déjà allègrement dépassé les 20 heures sur des articles (notamment Trouver les faux doublons). J’ai d’ailleurs du mal à comprendre les commentaires (ou mails) limite insultants c’est quand que tu fais un article technique ?
Mais ça me vient pas du ciel ! Pas du tout même ! J’ai une problématique ou je me pose une question et je creuse pour y apporter une solution. La compréhension et le fonctionnement de SystemD ne me tombe pas tout cru dans le bec, j’amasse des informations, j’en garde quelques-unes, je teste, je casse, je recommence jusqu’à ce que je comprenne pour finalement arriver à reprendre le contrôle de l’outil.
Reprendre le contrôle de l’outil, réfléchir sur notre monde, c’est ça mon dada, c’est sur ça que je blogue. Je m’identifie de plus en plus à Cyrille Borne et à David Larlet. David car il interroge beaucoup l’outil, les usages et pour ses réflexions sur la vie de tous les jours. Cyrille pour sa manière de bloguer, un peu chronique de la vie ordinaire mais avec un fond de Libre, de partage et de GNU/Linux. J’ai trouvé mon style, le mien. J’ai beau écrire plus d’articles de réflexion, c’est bien sur les articles techniques que je passe le plus de temps.
Je prends un plaisir différent suivant l’un ou l’autre. Sur les articles techniques je me fais limite de la documentation, j’apprends énormément, je révise les bases, je tente d’expliquer simplement et pas à pas. L’objectif c’est d’avoir un article comme j’aurai voulu avoir quand je suis arrivé sur GNU/Linux, comme j’aurai voulu avoir lorsque j’ai débuté mon boulot de Sysadmin. Un article précis, des liens, des explications pourquoi ce paramètre et pas un autre, une réponse éventuelle dans les commentaires. Un article que tu lis et tu te dis : « Bon bah voilà tout y est ou presque « .
Les articles de réflexion sont plus faciles à écrire, ce ne sont que des idées, ils sont donc plus reposants, plus cools donc plus plaisants. Un article technique doit être rigoureux, il faut tester, il ne faut pas oublier un paramètre dans une ligne de commandes sinon c’est faux. Les articles de réflexion, ça fait juste du bien. Je redescends la pression quelque part.
En conclusion je dirai que pour mes 100 articles l’idée que je commence à caresser doucement c’est de donner envie aux gens de participer, partager. Écrire sur un blog, participer au Journal du Hacker, commenter sur les blogs/sites bref participer au monde, participer à ce mouvement que je ne sais pas encore définir mais que je ressens à travers GNU/Linux, les Creative Commons, le partage, les logiciels libres, le blogging.
Le partage, le commun, le collaboratif, ce sont ces valeurs que je vois, que je retrouve et que j’apprécie dans le Journal du Hacker, dans les blogs. Ce sont ces valeurs qui me tiennent à cœur, ce sont celles que je porte à mon niveau.
Déjà 4 avis pertinents dans 100 articles
Les commentaires sont fermés.
et bonne continuation !
Je découvre ton blog qui m’a l’air tout récent. Je penserai à y faire un tour régulièrement !
Eh oui, en tant que blogger (le terme n’est pas réservé aux seuls bloggers pro) revient à se poser régulièrement des questions sur sa ligne éditoriale, le ton et le style d’écriture etc.
À bientôt
Je suis ton blog avec intérêt (http://www.laurent-napias.com/liens), j’y ai lu ton article Pourquoi bloguer et quelle ligne éditoriale avec plaisir
Tcho !