Doux rêveurs, triste réalité

J’ai croisé ces mots :

  • Et pourtant, c’est pas faute de travailler. Oui mais bénévolement bah… Ça rapporte pas vraiment des sous. (source)
  • Bon je crois que j’arrive a un tournant. L’utopie de vie que j’ai construite ces 5 dernières années et auquel j’ai aimé croire arrive vers la fin. Enseignant, Freelance voulant choisir sur quoi je bosse plutôt qu’on me l’impose, vivre a mon rythme et pas a celui qu’on m’impose,… Pourquoi ça sent la fin, car je vais avoir probablement moins d’heures voir pas d’heure d’enseignement a partir de février, car je ne cherche pas les projets et que ceux qu’on me propose sont souvent inintéressant… Car le libre ne paie pas sauf pour quelques gros projet connus. (source)
  • Instagram me fait vivre (source)
  • Non pas possible, c’est là où est le public. On préfère plier l’outil pour l’adapter à nos désirs plutôt qu’adopter un autre outil (à propos de YouTube, source)

Je m’inquiète beaucoup pour les gens qui cherchent un sens à leur travail (à leur vie ?). J’en fais partie.

La télévision, le cinéma, les séries, YouTube, Instagram vendent du rêve et ils le font très bien. Certains veulent travailler à leur rythme, sur des sujets qui les intéressent/motivent/passionnent, gagner de l’argent en ayant une vie de rêve ou en faisant ce qu’ils aiment. Rares sont les élus.

Des gens qui y ont cru et qui y croient encore sont nombreux, YouTube en contient un grand nombre. Ce que ne veulent pas entendre les créateurs désirant vivre de leur création, c’est que leur travail est du divertissement pour une majorité de personnes non prêtes à payer pour ça. Le nombre de vues est trompeur, 100000 vues pourrait faire croire que leur travail est apprécié/reconnu mais quelques clics ne coûtent rien et lorsqu’il s’agit de soutenir ou de sortir la CB, il n’y a plus grand monde. Faire une vidéo et gagner de l’argent, c’est pas le rêve ça !

J’appelle ça jouer à rêver. On se prend au jeu, on se prend à croire que c’est possible. Il n’est plus question d’atteindre un objectif raisonnable (mais tellement insipide…) mais de vivre dans un entre-deux où on travaille sans travailler en gagnant de l’argent sans en gagner. Ça fonctionne un temps, on y croit avant que les factures nous rappellent à la triste condition de notre existence.

Le travail ne fait guère rêver, on travaille par nécessité. Nous sommes nombreux à être incapables de nous lever/motiver pour aller faire un job qui ne nous anime pas.

Déjà 6 avis pertinents dans Doux rêveurs, triste réalité

  • Heureusement que j’en ai un peu de la motivation pour essayer que le monde soit un peu meilleur…Chacun trouve un petit truc mais ça reste très largement en baisse. Le rêve disparaît et pire, chez les jeunes aussi. Le seul léger problème est que l’on développe des trucs pour se passer des humains en bas de l’échelle… sans les former pour le barreau au dessus.
  • Doux rêveur
    Avant, j’avais un emploi salarié. J’ai fait du dev sur des autoradios de luxe, tout en n’ayant pas de voiture, j’ai bossé sur un logiciel de trading parce que sur le papier il y avait l’idée de donner les mêmes armes que les grands à des petits. Résultat, je faisais des trucs qui me plaisaient techniquement, je faisais tourner l’économie, et je participais surtout à l’exploitation de gens en Chine, en Tunisie (j’ai entendu « Ils font vraiment ch*** avec leur révolution arabe, ils pourraient bosser un peu et faire nos tests, on doit livrer la semaine prochaine »), à l’exploitation d’utilisateurs qu’il fallait toujours inciter à faire payer un peu plus, à l’exploitation à outrance des ressources de la planète…

    Maintenant, je suis au chômage et je ne gagne plus d’argent (je prends de mes droits ARE juste ce qu’il me faut pour vivre et le reste part toujours en dons, que j’ai dû diminuer un peu par rapport à avant pour ne pas être dans le rouge), mais maintenant je suis utile à la société : j’aide des gens, je donne de mon temps dans plusieurs associations, des fois pour des tâches que je n’ai pas envie de faire mais que personne n’a envie de faire, je fais quand même un peu de dev mais sur des langages qui ne me plaisent pas forcément, je prévois de donner des cours d’informatique gratuitement en université populaire pour que des gens comprennent comment ça marche, je dépasse régulièrement mes 40h par semaine, mais bon « c’est pas un vrai travail parce que tu ne gagnes pas d’argent » …

    Un jour je vais arriver en fin de droits, et j’en déprime d’avance parce que je sais que j’aurai beaucoup moins de temps à consacrer à être utile au monde et que je serai obligé de participer à nouveau à le pourrir pour pouvoir manger, faute de trouver un boulot vraiment éthique dans l’informatique, les rares places étant déjà prises …
    Du coup c’est quoi la solution, faire un boulot forcé qui ne me plaît pas et pour lequel je n’ai pas plus de compétence que quiconque ?

    Petit à petit j’en viens à rêver autrement https://www.youtube-nocookie.com/embed/Q9s_EHKyG9k, triste réalité :-(

  • Pierre
    Pour ma part je ne tire plus vraiment de satisfaction de mon travail rémunéré et c’est en contribuant/soutenant divers projets à vocation sociale/citoyenne et bien entendu au libre que je donne du sens à ce que je fais et que j’ai le sentiment gratifiant de faire quelque chose d’utile et qui me plaît.

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