Terminal et puissance
What gives people feelings of power : Ce qui donne aux gens un sentiment de puissance.
Meilleur et supérieur
Il y a quelques années je me sentais meilleur que les autres simplement parce que j’utilisais le terminal. Un jour je m’étais trouvé con, les doigts légèrement au-dessus du clavier, je ne savais pas faire en ligne de commande ce que je voulais alors que ça aurait pu être résolu rapidement et facilement en quelques clics. J’étais bloqué intérieurement, je ne voulais pas m’abaisser à faire comme un simple utilisateur. J’utilisais le terminal pour me distinguer d’autrui.
Posséder ce que les autres n’ont pas ou avoir/faire mieux qu’eux permet de se démarquer, se sentir supérieur.
Étrangement j’avais besoin d’en parler, d’assumer mon erreur et le ridicule de cette situation. Je suppose que de manière inconsciente j’ai voulu ressembler et m’identifier à une élite technique, probablement une envie d’appartenance à un groupe, de reconnaissance. Maintenant j’assume bien plus/mieux mes différences et mes erreurs, je pense que ça vient avec l’âge et la confiance en soi.
Puissance et power user
J’effectue à présent une majorité d’actions en ligne de commande, je confirme efficacité, rapidité, précision (et personnalisation). Je me sens surpuissant grâce à Linux, au terminal et Bash.
Dans Humiliation, libération, volonté, puissance je disais :
Je n’ai jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui, je suis maître de mon ordinateur, je ne suis plus esclave de mon système d’exploitation. Je réfléchis à mes besoins, l’écosystème Linux me permet d’y répondre quand Windows me limitait. Je ne suis pas libre, j’ai enlevé mes chaînes. Je ne me traîne plus avec un boulet au pied, je cours. J’apprends à être libre et responsable.
Quand je suis arrivé sur Linux, plus de chaînes, tout est ouvert et possible. Cependant la liberté implique de faire des choix, de comprendre ce qu’on fait, d’apprendre, c’est extrêmement coûteux. J’ai la chance d’être passionné, d’exercer un job de sysadmin Linux, j’ai bouffé de la connaissance. Je lance Firefox en ligne de commande, j’éteins et reboote mon pc avec des alias, je cherche et ouvre fichiers et dossiers avec des fonctions.
Le savoir est à portée de main sur Linux, on peut construire. La documentation est aussi proche que la commande man
, le code est ouvert, les gens partagent, on peut suivre la correction des bugs, les issues, les releases dans les repos. Impossible sur Windows et macOS où nous sommes tributaires d’applications graphiques toutes différentes, limités au niveau configuration et modification du système.
Sur mon pc fixe, je suis en dual-boot Windows et Debian. Sur mon pc portable, chiffrement complet du disque et LVM. Grâce à Linux.
Je ne prône pas Linux pour tous, en tant que power user je témoigne de mon avancement, de ma satisfaction. Et finalement de ma puissance grâce à Linux.
Déjà 16 avis pertinents dans Terminal et puissance
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Tu pourrais avoir la même émotion sur du Windows si tu faisais l’effort d’apprendre ce système et tu en sortirai grandit de pouvoir maitriser ces deux mondes.
Par exemple, quand je clique sur un bouton parfois je ne suis pas sûr que ça déclenche vraiment l’action attendue. Alors qu’avec une commande dans la terminal je suis quasiment sûr que ça fait ce que je lui demande. Et j’ai aussi l’avantage d’avoir un retour explicite sur ce qu’il se passe, notamment en cas de problème. Alors que dans certains logiciels graphiques, ça a tendance à faire les choses en silence.
Typiquement, le logiciel qui me gonfle c’est le client de mail Geary. L’interface est très à mon goût, mais il est bugué jusqu’à la moelle. Et il bug sans rien dire. Juste tu ne reçois plus tes mails, et tes envois ne partent plus non plus, jusqu’à ce que tu kill le processus (dans le terminal of course) et que tu le relances.
Humm je supporterais pas un logiciel comme Geary, je suis sur Thunderbird, ça me va bien.
Tcho !
Certaines personnes ont le contrôle avec les interfaces graphiques (comparé à la ligne de commandes, ce sont souvent des approches différentes pour arriver au même résultat, encore qu’il existe des applications fenêtrées et navigationnelles en cli) ; et je ne mettrai pas ma main à couper qu’on peut être plus sûr de ce que fait une commande (du moins tant qu’on n’a pas ausculté le code source !) Bref, ce sont paradigmes différents qui ne s’opposent pas forcément…
La ligne de commande n’est finalement qu’un archaïsme qui montre les manques de développements d’un système pour moi. Car poussé à l’extrême ton raisonnement virerait même les WM, le mode graphique, etc…
L’efficacité ca peut etre aussi du raccourci clavier dans un programme pour certains, plutôt que menu-clic. Ça peut aussi etre simplement plus efficace avec ses périphériques IHM.
Mais la supériorité ça évoque pour moi le côté mauvais de l’humain.
Le dual-boot c’est pour Madame.
Tcho !
Attention comme je le dis dans l’article, la supériorité m’est passée et c’était ridicule. Reste la puissance ^^
Tcho !
Non je ne suis pas d’accord, Linux me permet beaucoup plus de choses et plus facilement. Pour rappel j’ai expliqué mon parcours dans https://www.bloglibre.net/2017/11/18/cheminement-dun-power-user-de-windows-a-gnu-linux/ et je rappelle que j’ai été sysadmin Windows.
Je vais souligner 4 points :
1/ J’ai pris comme exemple le dual-boot dans mon article. Linux et Grub n’existerait pas, il ne serait pas possible de démarrer sur un système d’exploitation différent. Windows ne voit que lui, il n’existe que lui à ses yeux, le reste il s’en fout. Je suis plus puissant grâce à Linux parce que je peux faire du dual-boot Windows Linux ou même du multiboot
2/ Le fait que 98% (je vais considérer les blobs proprios, les drivers comme non ouverts) de tout ce qu’il y a sur une distribution Linux soit ouvert donc le code source consultable facilite énormément la compréhension du fonctionnement de l’OS et du pc. Pas de limitation contrairement à Windows où quand tu te retrouves devant un code fermé, c’est game over, un mur et on ne peut pas aller plus loin dans la connaissance
3/ Actuellement je fais des patchs kernel pour le noyau Linux au boulot. On peut activer/désactiver des modules dans le kernel. Bonne chance pour faire ces choses sur le noyau Windows, ce n’est juste pas possible
4/ Je vais parler de mon expérience donc je ne considère pas cela comme un argument seulement mon expérience personnelle. J’ai pratiqué Windows et dès qu’il s’agit de trucs pointus c’est le mur. Soit il y a un programme qui fait le job et on l’installe bêtement sans pouvoir comprendre ce qu’il fait soit il faut devenir développeur soit tu t’arrêtes parce qu’aucune solution. En terme de progression et de facilité pour monter en connaissances, c’est presque incomparable avec Linux. Comme dit dans l’article, le code est ouvert, on peut consulter les issues, les bugs, les releases, on peut participer, la doc c’est une commande, la configuration d’un logiciel en général un fichier texte. Tout est beaucoup plus simple et à portée de main
On ne peut tout simplement pas aller aussi loin avec un système d’exploitation fermé, c’est logique de toute façon. J’ai envie de citer Linux From Scratch pour construire entièrement soi-même son système d’exploitation, difficile de faire mieux pour apprendre/comprendre et sentir puissance/liberté.
Tcho !
– Avoir configuré/compilé soit même un noyau linux
– Utiliser la ligne de commande
– Avoir monté son ordinateur personnel (avec une grosse cg ci-possible)
– Utiliser un gestionnaire de fenêtres en mosaïque
Sont d’indéniables attributs de virilité, malheureusement souvent ignorés par les représentants du sexe opposé 😢
Je ne considère pas que ce sont des attributs de virilité ^^ et en général ça fait fuir les femmes.
Tcho !
Et quand son PC perso utilise les mêmes mots que son PC de boulot, ou que les produits sur lesquels on travaille, quelle facilité au quotidien !
quelle facilité au quotidien ! => quelle puissance au quotidien ! quelle puissance !!
Tcho !
Je crois que le gros problème c’est que personne ne s’est mis d’accord sur des standards universels. Je ne dis pas qu’il n’aurait fallu qu’un seul environnement de bureau, je dis qu’il aurait probablement fallu au moins une spécification de toolkit standard et une série de normes associées pour que toutes les applications graphiques aient la même cohérence que les applications du terminal. Un glisser-déposer entre deux applications graphiques n’est jamais garanti alors que passer la sortie standard d’une application terminal dans l’entrée standard d’une autre application ça fonctionne généralement bien. Il n’y a pas de supériorité inhérente au terminal là-dedans, juste que dans un cas il y a des standards et dans l’autre cas pas vraiment.
Merci pour ton commentaire, je ne suis pas d’accord avec « Il n’y a pas de supériorité inhérente au terminal là-dedans », j’y reviendrai peut-être un jour dans un article.
Tcho !
J’utilise beaucoup le terminal ou des scripts pour automatiser ou pour effectuer des actions un peu plus complexes ou pour profiter des pipes et des rediections, mais je n’en fais pas une religion. Il y a plein de trucs que je fais via l’interface graphique.
En fait je ne me pose pas de question et je fais celui qui me vient le plus naturellement selon la tâche à effectuer. Je ne cherche pas non plus à maîtriser la syntaxe de toutes les commandes et leur paramètres. Je n’aime pas trop les man pages, je ne les utilise presque jamais. Pour les trucs simples, j’utilise –help sinon j’aime bien chercher des exemples dans les moteurs de recherches que j’adapte à mes besoins.
Enfin, je fais ça surtout pour powershell au boulot car c’est super pratique mais je suis trop flemmard pour apprendre donc je bourrine à coup de copier/coller que je modifie vu que je ne connais pas bien la syntaxe.
A la maison, on a que linux et ma femme qui est une néophyte totale s’en sort très bien (uniquement avec le GUI). Il n’y a pas besoin d’être un power user. Je précise qu’à part un smartphone android, elle n’utilise pas d’outils informatiques/ordi à son boulot. Utiliser un navigateur, un client mail, un gestionnaire de fichier, une suite bureautique, regarder des vidéos, ouvrir des images ou des pdf, qu’on fasse ça sous windows, mac ou linux ce n’est franchement pas différent… il faut juste une petite période d’adaptation et un peu de coaching mais les concepts restent les mêmes et l’OS n’a aucune importance.