Articles rédigés par «Augier» :
Étienne Chouard et le consensus mou
Tout à l’heure je suis tombé sur un avis d’Étienne Chouard sur la position de Frédéric Lordon concernant le mouvement de la Nuit Debout. Je me permets de reproduire son propos ici. J’espère qu’il ne m’en voudra pas.
Malgré mon bonheur de voir Frédéric (Lordon) s’engager résolument pour un processus constituant populaire, je voudrais signaler une réserve que m’inspire sa position actuelle :
Quand Fred se dit prêt à défendre une « République sociale » (c’est-à-dire, il le précise fortement, supprimant la propriété privée des moyens de production), il reste redoutablement clivant, je trouve : il impose là le cœur du marxisme dans la constitution de son choix, et ce mot d’ordre-là retire de la délibération politique ordinaire le choix populaire du dosage de collectivisme souhaitable (ce qui est aussi illégitime que d’imposer définitivement le néolibéralisme dans une anticonstitution européenne). Je vois là un programme qui va tenir à… Lire la suite
La démocratie à géométrie variable en entreprise
Parmi les arguments en faveur de la décriée loi dite « El Khomri », il y a l’idée que la loi permettrait plus de démocratie en entreprise en permettant la mise en délibération des conditions de travail directement au niveau de l’entreprise avec la soumission de référundum.
Il y a un premier point qui me gêne dans cet argumentaire : l’article L8221-6 du code du travail définit explicitement le contrat de travail comme un lien de subordination entre l’employeur et le salarié. Or, comment un vote portant sur les décisions d’un employeur peut être démocratique lorsqu’il existe un tel lien entre le-dit employeur et la personne qui vote ? Qu’est-ce qui garantit que la personne votant « non » aux décisions de l’employeur n’en subira pas les conséquences ? Surtout si, dans le même texte, les risques qu’encourt le même employeur en cas de licenciment abusif sont minimisés ?
Soyons… Lire la suite
« J'en ai marre de payer pour les autres »
Cette petite phrase, toute simple mais lapidaire a le vent en poupe ces dernières années. Particulièrement depuis l’avènement du Prince Sarkozy et le succès que rencontrent les fachos de tout poil, de Zemmour à Soral. L’intégralité de ma famille étant de droite, cette petite phrase, j’ai, moi aussi, eu l’occasion de l’entendre une fois ou deux. Et à chaque fois je suis en difficulté pour expliquer à quel point le raisonnement est hors de propos.
C’est que cette petite phrase est répétée comme une incantation, une prière au Dieu Consommation de la religion Capitaliste. C’est une croyance tellement ancrée profondément, tellement acceptée que toute tentative de raisonner la personne ayant proféré une telle absurdité crée immédiatement une dissonance cognitive qui provoque un rejet passionnel poussant parfois la personne en face de moi à la violence verbale la plus cruelle. J’ai même eu le droit d’être taxé d’« assisté » pour… Lire la suite
Ce à côté de quoi les critiques du revenu universel passent
Tout à l’heure, j’écoutais Les réflexions de Jean-Marie Harribey sur le revenu universel qu’il livre dans une interview à Radio Laser. Jean-Marie Harribey est économiste membre du collectif des Économistes Atterrées et du conseil scientifique d’Attac (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne). Jean-Marie Harribey est donc un économiste plutôt anti-libéral, qu’on peut donc qualifier d’« hétérodoxe ». Et pourtant, ce qui me frappe dans sa réflexion, ce sont les impensés sur le travail qui parsèment son discours et la manière dont, sans s’en rendre compte, il se laisse encore imposer les termes du débat par les économistes libéraux.
Il y a principalement 2 énormes erreurs théoriques, selon moi, dans son discours. Et je vous propose de vous exposer lesquelles.
Suis-je en train de travailler ?
Dans son argumentaire, Jean-Marie Harribey explique que le fondement théorique du revenu universel n’est pas le bon. J’explique :… Lire la suite
Moi aussi, je vaux mieux que ça
Je n’ai jamais abordé ici pourquoi et comment j’en suis venu à reprendre mes études il y a 3 ans et demi. Et la violente opposition au projet de loi surnommé El Khomri est une bonne occasion pour moi d’évoquer ce sujet. Car tout commence avec un supérieur hiérarchique pervers et un marché du travail vicieux.
Comment je suis entré pour la première fois sur le marché du travail
En fait, tout commence quelques mois auparavant, avec la maladie de mon père. Je suis alors étudiant en prépa intégrée dans une école d’ingénieur beaucoup trop chère et très surévaluée. Mon père est atteint d’un carcinome pulmonaire à petites cellules depuis plusieurs mois. Un truc vicieux qui laisse aucune chance. Il va mourir dans moins de 2 mois, je sais qu’il va mourir et, par-dessus le marché, mon année ne se déroule pas tout-à-fait comme prévu. Bref : je vais… Lire la suite
Assassin's creed : Assassin’s creed ou comment massacrer une série en 6 épisodes
Je pense que tout le monde a connu au moins une œuvre de fiction qui semblait tellement prometteuse mais qui, à s’éterniser et s’égarer en sous-intrigues, perd complètement le contrôle de sa narration et se termine dans un flop qui laisse l’impression d’avoir perdu son temps. C’est ainsi que beaucoup décrivaient déjà l’histoire de la série X-files. Plus récemment, la série Lost avait également connu ce genre de déboires, tout comme la série de jeu Mass Effect dont la fin m’a laissé une impression de « tout ça pour ça…? »
Assassin’s creed, c’est un peu la même chose.
Ubisoft démontre brillamment avec cette série comment l’appât du gain peut tuer une œuvre d’art. Savoir raconter une bonne histoire, c’est avant tout savoir s’arrêter à temps. Assassin’s creed aurait dû rester une trilogie et se conclure avec Assassin’s creed III. Étrangement, c’est un schéma que l’on retrouve dans beaucoup de… Lire la suite
Assassin's creed : Assassin’s creed IV : black flag, le dernier souffle de vie
Le lion n’est jamais aussi vivace que lorsqu’il s’apprête à mourir. La série Assassin’s creed aussi. Le 6e épisode, curieusement appelé Assassin’s creed IV : black flag, est un bon jeu, mais ce n’est pas vraiment un Assassin’s creed. Il s’agit du dernier épisode numéroté de la série à ce jour (Assassin’s creed : rogue, Assassin’s creed : unity et Assassin’s creed : syndicate sont parus depuis) et il s’agit également du seul épisode à porter à la fois un numéro et un sous-titre. Cet étrange nom montre à quel point l’épisode a le cul coincé entre deux chaises. Le numéro tente de faire penser que le jeu n’est pas un épisode mineur ou un spin-off et prend une réelle place dans l’arc principal de la série quand le sous-titre laisse à penser le contraire. Le jeu est effectivement marrant à jouer, repose sur les mécaniques de base de la… Lire la suite
Assassin's creed : Assassin's creed III : franchement, y'a rien à sauver, là…
Quand je disais qu’il n’y a rien dans Assassin’s creed III qui vaille le coup, j’étais sérieux : y’a vraiment rien à sauver. Si vous vous souvenez bien, je vous parlais précédemment de l’environnement. En effet, l’environnement est une des composantes majeures d’un Assassin’s creed. Le fait de pouvoir courir sur les toits de villes mythiques de pouvoir traverser l’intégralité de la carte sans jamais poser le pied par terre et de toiser avec orgueil la populace au sommet de grand monuments, c’est une caractéristique inaliénable de la série. Sans ça, c’est pas un Assassin’s creed.
Hé ben Assassin’s creed III, c’est pas un Assassin’s creed.
Un cloché d’église, nan mais t’es sérieux là ?
Jusqu’à présent, la série nous avait permis de visiter le Levant de la troisième croisade, Rome, Venise, Monteriggioni, Florence, la campagne italiennne et Constantinople durant la renaissance. Mais là, le jeu s’établit à New York… Lire la suite
La mystérieuse fonction racine carrée inverse de Quake 3
Dans l’histoire de l’informatique, certains morceaux de code sont plus célèbres que d’autres. Ainsi, impossible pour quiconque ayant trainé un peu ses grolles chez les geeks de ne pas être tombé sur le célébrissime hello world.
#include <stdio.h> int main(void) { printf(« hello, worldn »); return 0; }
Cette fonction est un classique lorsque l’on souhaite donner un bref aperçu de la syntaxe d’un langage de programmation. Elle est utilisée pour la première fois dans le livre The C Programming Language de Brian W. Kernighan et Dennis Ritchie. Toute aussi célèbre, de nombreux développeurs ont probablement déjà eu, lors d’un entretien, à réécrire la fameuse suite de Fibonacci (ici en OCamL) :
let rec fib n = if n < 2 then 1 else fib (n – 2) + fib (n – 1)
Si la fonction dont nous allons parler aujourd’hui n’est pas aussi célèbre, elle reste une superstar pour quiconque s’est… Lire la suite
Assassin's creed : Assassin's creed III : hé merde…
Assassin’s creed III est très mauvais, et pour de multiples raisons. Pour bien comprendre l’ampleur du désastre, il faut considérer que tout est mauvais dans le jeu : l’histoire, les environnements, les mécaniques de jeu, les personnages… Rien ne le sauve. Rien ne vaut le coup. Comme je l’expliquais précédemment, la série perd, entre Assassin’s creed — brotherhood et Assassin’s creed — revelations, la majeure partie de son équipe créative. Et ça se ressent violemment à partir de cet épisode. En plus de ça, le jeu est le premier à inaugurer le nouveau moteur de jeu développé par Ubisoft : l’AnvilNext. Et ça aussi, ça se ressent.
Technique et gameplay
Ubisoft a fait la quasi-totalité de la promo du jeu sur ce nouveau moteur en affirmant qu’il permettait de modéliser des personnage plus finement, de rendre des environnements encore plus grands et de faire des effets de lumière magnifiques. Côté… Lire la suite